le 1 juillet 2025
  • The Conversation

Publié le 10 juillet 2025 Mis à jour le 16 juillet 2025

IA et étudiants, savoir citer ses sources est indispensable à la formation intellectuelle, ne pas le faire est passible de sanctions

Utiliser l’IA pour ses études, mais intelligemment.
Utiliser l’IA pour ses études, mais intelligemment. - Utiliser l’IA pour ses études, mais intelligemment. - © Franco Alva/Unsplash, CC BY

Lorsque l’on demande conseil à ChatGPT, il est nécessaire de vérifier que les informations correspondent à celles de l’article original. Un article de Mônica Macedo-Rouet pour The Conversation.

Mônica Macedo-Rouet, professeure des universités en psychologie de l'éducation, CY Cergy Paris Université

La fin de l’année universitaire est un moment propice à la réflexion sur les usages de l’intelligence artificielle (IA) dans les travaux académiques. C’est le moment où les enseignants-chercheurs évaluent les écrits des étudiants. Les réclamations qui s’ensuivent nous donnent l’occasion de discuter avec eux de leur rapport à la lecture, aux sources d’information et à la connaissance.

Si peu d’étudiants savent que ne pas citer ses sources dans les règles de l’art est une faute qui peut avoir des conséquences graves pour leur scolarité, il convient de décider comment l’on pourrait tirer parti de cette technologie incroyablement puissante sans renoncer à nos principes éthiques ni à nos ambitions de formation intellectuelle des étudiants.

Je lis les écrits d’étudiants en master depuis plus de vingt ans. Cette année, j’ai constaté une augmentation massive du nombre de travaux qui comportaient des passages entiers stylistiquement proches des textes produits par l’IA générative. J’ai passé de nombreuses heures à scruter les rapports du logiciel Compilatio (un outil conçu au départ pour lutter contre le plagiat, progressivement adapté à l’IA), à vérifier l’authenticité des références bibliographiques, à faire des recherches en ligne et parfois même dans des ouvrages imprimés, afin de savoir si mes étudiants avaient rédigé eux-mêmes leurs textes.

En effet, à l’heure actuelle, aucun outil ne permet de déterminer avec certitude si un texte a été produit par l’IA générative. Parmi les cas suspects, j’ai décelé des citations à des auteurs et des références bibliographiques introuvables sur internet et ou à la bibliothèque universitaire. Ces occurrences connues sous le nom d’"hallucinations" justifiaient pleinement une demande d’explications à mes étudiants. Leurs réponses m’ont laissée perplexe.

Si les étudiants ont majoritairement reconnu avoir utilisé l’IA, ils ne voyaient pas où était le problème. Tous m’ont envoyé les articles qu’ils avaient "lu" et "traité" dans le cadre de leur travail. Ils ont justifié l’utilisation de l’IA générative comme un moyen de "reformuler [leurs] propos", "structurer [leurs] idées", "améliorer la syntaxe", "illustrer les idées de chaque auteur", "gagner du temps plutôt que de retourner dans chaque article", ou encore "faire la bibliographie à [leur] place". Tout cela leur paraissait tout à fait normal et acceptable.

Plus grave pour moi, dont le métier est d’éduquer à l’évaluation de l’information, quand je leur ai demandé pourquoi le nom d’un auteur ou le titre d’une revue cité dans leur texte étaient différents de ceux qui figuraient dans la première page de l’article qu’ils m’avaient transmis, il y a eu un haussement d’épaules.

D’où venait leur perception que la citation des sources était un détail dans la rédaction d’un écrit sur un sujet de recherche ?

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Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons.
 

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