Jeudi 2 octobre 2025, Islam Ezzat a représenté l’Égypte à la 11e finale internationale du concours Ma Thèse en 180 secondes (MT180). Le doctorant prépare sa thèse en cotutelle à CY Cergy Paris Université.
Islam partage son projet de doctorat entre l’université d’Ain Shams du Caire et le laboratoire ERRMECe de CY Cergy Paris Université, sous la direction de Patrick Di Martino, professeur des universités en microbiologie. Les recherches d’Islam portent sur le patrimoine, la muséologie et la
conservation des objets archéologiques. Il a gagné la finale nationale égyptienne en juin dernier après une préparation intense et a impressionné le jury avec sa présentation sur la biodiversité microbienne du bois ancien et des traitements écologiques associés.
Il a ensuite défendu les couleurs de l'université d'Ain Shams lors de la finale internationale, qui était organisée cette année à Bucarest, en Roumanie, face à 19 autres candidates et candidats francophones venus du monde entier. À cette occasion, nous lui avons posé quelques questions.
CY Cergy Paris Université : Pouvez-vous présenter succinctement votre sujet de recherche ?
Islam Ezzat : Mon projet de doctorat s'intitule "Biodiversité microbienne des collections en bois de l'Égypte ancienne : vers des moyens prophylactiques verts".
De manière simple, je travaille sur la préservation du patrimoine archéologique égyptien, plus précisément sur les objets en bois exposés ou conservés dans des musées. Ces objets sont menacés par des micro-organismes comme les moisissures qui les dégradent. Mon objectif est double.
- Comprendre : Identifier précisément cette biodiversité microbienne responsable de la dégradation.
- Agir : Développer des traitements de conservation "verts", respectueux de l'objet et de l'environnement, pour remplacer les biocides chimiques souvent toxiques. Il s'agit donc de concilier la sauvegarde de notre patrimoine culturel avec une approche écologique et durable.
CY Cergy Paris Université : Quelles raisons vous ont motivé à participer à MT180 ?
Islam Ezzat : Plusieurs raisons ont motivé ma participation. Tout d'abord, MT180 est un exercice de vulgarisation scientifique exceptionnel. Il m'a permis d'apprendre à parler de mes recherches avec
clarté et passion, en dehors du langage technique réservé aux spécialistes. Ensuite, c'était une occasion unique de valoriser un sujet à la croisée de plusieurs disciplines : la microbiologie, la science des matériaux du patrimoine et l'égyptologie. Participer à ce concours était une façon de montrer que la recherche fondamentale peut avoir une application concrète pour la préservation de notre patrimoine culturel mondial. Enfin, en tant que doctorant en cotutelle entre la France et l'Égypte, c'était pour moi une opportunité de représenter la richesse et le dynamisme de la coopération scientifique internationale.
CY Cergy Paris Université : Que tirez-vous de votre participation ?
Islam Ezzat : Ma participation a été une expérience extrêmement enrichissante à plusieurs niveaux. Sur le plan personnel, cela a été un formidable booster de
confiance en moi et en mon travail. Présenter son sujet devant un large public et un jury prestigieux est une preuve de rigueur et de maîtrise. Sur le plan professionnel, cela m'a offert une visibilité précieuse au sein de la communauté scientifique et des acteurs de la conservation. J'ai pu échanger avec des chercheurs d'autres domaines, ce qui ouvre des perspectives de collaborations futures. Sur le plan des compétences, l'exercice m'a appris à
synthétiser des années de travail complexe en un message percutant de trois minutes. Cette capacité à communiquer efficacement est un atout inestimable, que ce soit pour demander des financements, enseigner ou partager les résultats de la science avec le grand public.
CY Cergy Paris Université : Comment se déroule en pratique votre doctorat en cotutelle ? Comment se passe votre collaboration à CY Cergy Paris Université ?
Islam Ezzat : Le dispositif de cotutelle est une chance formidable qui structure mon doctorat de manière très concrète. En pratique, je partage mon temps de recherche entre les deux pays, selon un planning défini dans une convention signée par CY Cergy Paris Université et l'Université Ain Shams. J'ai ainsi quatre directeurs et encadrants de thèse, qui me guident et supervisent mes travaux. Cette double expertise est incroyablement riche : je bénéficie des compétences en microbiologie et en éco-conception au sein du laboratoire ERRMECe, et des connaissances spécifiques en archéologie égyptienne et en conservation au laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH) et à Ain Shams. J'applique également mes connaissances dans des musées prestigieux en France et en Égypte, tels que le musée du Louvre à Paris, le musée Rodin et le musée égyptien du Caire. Ma collaboration avec CY Cergy Paris Université se déroule extrêmement bien. L'équipe du laboratoire ERRMECe est très accueillante et fournit un
environnement de recherche stimulant, avec un accès à des plateformes technologiques de pointe. La vie sur le campus est dynamique et l'université offre un bon soutien aux doctorants internationaux. Cette immersion dans deux systèmes de recherche différents est une véritable richesse ; elle me permet de confronter mes idées, d'adopter des approches complémentaires et de construire un réseau professionnel international, ce qui est un atout majeur pour ma future carrière.
Retrouvez la prestation d’Islam sur la
chaîne YouTube de l’Agence universitaire de la francophonie.
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