Priscilla Baker, lauréate 2025 du prix “Pour les Femmes et la Science” de la Fondation L’Oréal-UNESCO

Elle devient la première femme sud-africaine à recevoir ce prix, marquant un tournant dans la reconnaissance du leadership scientifique féminin africain sur la scène internationale. Chaque lauréate reçoit 100 000 € pour poursuivre ses recherches, ainsi qu'une formation aux médias et de nombreuses opportunités médiatiques pour accroître sa visibilité auprès de la communauté scientifique internationale et du grand public.

« Ce prix me permet d’obtenir une reconnaissance de mon travail à l’international. Pour moi, c’est une belle responsabilité et un privilège de m’appuyer sur cette visibilité pour inspirer les jeunes filles. Malgré les progrès récents, les femmes scientifiques - particulièrement en Afrique - doivent encore faire face à des obstacles persistants comme leur sous-représentation dans la recherche ou un accès limité aux postes à responsabilité », déclare Priscilla Baker.

Une recherche de pointe au service des grands enjeux

Spécialiste reconnue du développement de capteurs électrochimiques de nouvelle génération, Priscilla Baker conduit des travaux à fort impact dans les domaines des microcapteurs électrochimiques ultra-sensibles pour la détection de contaminants environnementaux, avec des applications dans les secteurs pharmaceutique, alimentaire, de la santé et de l'énergie. Son approche interdisciplinaire, à la croisée de la chimie, des matériaux et de l’ingénierie, vise à produire des solutions concrètes et durables pour répondre aux défis sociétaux contemporains.

Depuis 2013, une collaboration scientifique solide s’est nouée entre le SensorLab de l’Université de Western Cape (UWC) et le Laboratoire de Physicochimie des Polymères et Interfaces (LPPI) de CY Cergy Paris Université. Ensemble, les équipes ont conçu des capteurs intelligents, cellules photovoltaïques et matériaux pour l’énergie, capables par exemple de détecter en temps réel des pollutions chimiques ou biologiques, ou encore de s’intégrer à des dispositifs médicaux.

Cette dynamique s’appuie sur un partenariat humain fort : aux côtés de Priscilla Baker, Natacha Ross et Falewa Ayaji participent activement aux travaux côté sud-africain, tandis que Pierre-Henri Aubert, Fabrice Goubard et Philippe Banet portent la collaboration côté CY Cergy Paris Université.

Une coopération stratégique et structurante avec CY Cergy Paris Université

Le partenariat entre Priscilla Baker et CY Cergy Paris Université incarne une vision partagée de la science : collaborative, internationale, inclusive et tournée vers les grands enjeux sociétaux. « De plus en plus, la communauté scientifique se rend compte que les problèmes que nous traitons de manière isolée dans nos laboratoires ou au niveau national sont en fait des problématiques mondiales. La science n’est limitée ni dans le temps, ni dans l’espace », explique Priscilla Baker.

Fruit de plus d’une décennie d’échanges scientifiques, cette coopération a conduit en 2020 à la création du Laboratoire International Associé (LIA) SenergyLab, co-dirigé par Priscilla Baker et le professeur Pierre-Henri Aubert. Ce LIA, cofinancé par le programme France 2030 (i-site CY Initiative) et l’UWC, incarne l’engagement de CYU pour une science collaborative, ouverte et internationale, en lien direct avec les grands défis environnementaux et sociétaux.

Le SenergyLab, c’est :

• 4 thèses en co-tutelle entre CYU et UWC
• 1 post-doctorant recruté
• Des mobilités scientifiques régulières entre la France et l’Afrique du Sud
• Une recherche interdisciplinaire en chimie, physique des matériaux et ingénierie

Vers une nouvelle phase de collaboration : SenergyLab II

La première phase du LIA s’est achevée en décembre 2024, mais la dynamique se poursuit avec une phase 2 en cours de montage, soutenue par un doctorat en co-tutelle actif jusqu’en septembre 2026. « Nous travaillons ensemble pour établir des flux de financement durables afin de soutenir la poursuite de cette collaboration», souligne Priscilla Baker.

CY Cergy Paris Université entend renforcer les activités du LIA SenergyLab et ouvrir de nouvelles perspectives :

• Création d’un programme doctoral dédié aux jeunes femmes souhaitant s’orienter vers la recherche en chimie, inspiré du parcours de Priscilla Baker. Ce programme, adossé à un mécénat via la fondation de CYU, permettrait de financer les bourses et accompagnements.
• Dépôt d’un PHC PROTEA (Partenariat Hubert Curien franco sud-africain) en 2026 pour soutenir les mobilités entre encadrants et doctorants.
• Lancement d’un programme de mentorat croisé au niveau Master, avec des chercheuses de CYU et de l’UWC pour accompagner les étudiantes dans leur orientation vers les carrières scientifiques. Ce programme pourrait inclure des mobilités ou des stages en laboratoire.
• Exploration de projets européens en lien avec l’alliance européenne EUTOPIA, l’Afrique du Sud étant éligible aux programmes cadres.

Une attention particulière sera portée à la structuration juridique et éthique du programme doctoral afin d’en assurer l’accessibilité et l’équité.