le 27 avril 2021
  • Entreprise-Valorisation

Publié le 21 avril 2021 Mis à jour le 12 mai 2021

Sara Coulibaly, créatrice des poupées modèles africaines

Naima Dolls poupée
Naima Dolls poupée - © Naima Dolls

Créée en 2015, "Naïma Dolls" est une entreprise ivoirienne spécialisée dans la conception et la fabrication de poupées, célébrant l’image et la diversité de la femme africaine. Rencontre avec Sara Coulibaly, créatrice d'entreprise et ancienne étudiante de CY Cergy Paris Université.

Portait Sara Coulibaly
Portait Sara Coulibaly - © Sara Coulibaly
CY Cergy Paris Université (CY) : Quel est votre parcours universitaire et professionnel ?

Sara Coulibaly (SC) : J’ai eu mon baccalauréat en 2004 en Côte d’Ivoire, puis j’ai entamé des études d’architecture en Belgique, à l’école de la Cambre. Finalement, le design me plaisait plus et j’ai obtenu mon diplôme de dessinateur en architecture, avant de m’installer en France. J’ai ensuite continué en école de commerce avec un master en expertise immobilière, un master en intelligence économique et pour finir un Diplôme Universitaire (DU) en création d’entreprise à CY Cergy Paris Université.

CY : Comment sont nées l'idée et l'envie de créer Naïma Dolls ? Comment s'est passé le lancement puis le développement de votre entreprise ?
SC : L’idée a germé lorsque j’étais à CY Cergy Paris Université pour mon DU de création d’entreprise. J’avais commencé en confectionnant des chaussures ethniques. La marque s’appelait "My Miry" et était l’une des premières marques de chaussures à talons à utiliser le "wax" et ses couleurs vives. En 2015, j’étais enceinte de ma fille et quand j’ai préparé son trousseau, je me suis aperçue qu’il n’y avait pas de poupées qui correspondaient à l’image de ma fille à naître. L’envie de créer et de commercialiser des poupées noires et métisses était là ! Je me suis donc servie de la base de clientes fidèles issues de la diaspora que j’avais, pour lancer la marque de poupées "Naïma Dolls".

CY : Comment votre formation à l'université a pu vous aider à surmonter d'éventuelles difficultés rencontrées en entrepreneuriat ?
SC : Une des principales difficultés a été de convaincre le grand public. Il a fallu beaucoup de communication pour le sensibiliser et rendre le produit accessible via la grande distribution. A partir de 2019-2020, le produit avait acquis une certaine maturité, l’entreprise était solide et la clientèle prête. Des groupes de la grande distribution s’intéressaient au marché que représentaient les clients "afro-descendants" et commercialisaient déjà des produits pour les cheveux ou des cosmétiques. L’arrivé des poupées noires était une suite logique qui s’inscrivait comme la revendication d’une identité manquante.
Le DU obtenu à CY Cergy Paris Université a été une véritable boite à outils, comme une petite mallette dans laquelle j’allais puiser pour m’aider et faire croître l’entreprise. L’entrepreneuriat demande beaucoup de maturité et de culture générale, notamment sur le domaine dans lequel on se lance. Dans mon cas, tout ce qui touchait à la petite enfance et à la mode. Il faut savoir flairer un besoin, transformer l’idée en projet réalisable, avoir un mental assez fort pour s’accrocher et continuer malgré les difficultés.
Enfin, la confiance en soi et en son idée, est aussi très importante.

CY : Quelles sont les spécificités de vos produits ?
SC : Les poupées Naïma Dolls sont des poupées modernes avec des cheveux crépus ou lisses, des peaux foncées ou métissées, des tenues traditionnelles et chic, parées de bijoux.
A travers cela, les objectifs sont de transmettre la culture et les valeurs africaines, montrer la diversité, mieux préparer les nouvelles générations et créer des ponts identitaires. Le positionnement est local avec l’usine située à Abidjan et l’entreprise est 100 % féminine. Le design, la confection et la mise en boite sont faites en Côte d’Ivoire, le corps des poupées est fait en Chine ou en Europe. Les projets à venir, sont de grandir un maximum en Afrique et d’implanter la marque à l’international. 

CY : Quel message aimeriez-vous transmettre à ceux qui souhaitent se lancer dans l'entrepreneuriat ?
SC : L’entrepreneuriat n’est pas de tout repos mais on peut réellement léguer quelque chose au-delà du projet. En tant que femme et auto-entrepreneuse, il faut écouter son intuition, ne pas avoir peur de la double casquette ou du plafond de verre. On apprend toujours de ses échecs donc il ne faut pas le craindre. Il a été prouvé que les business des femmes sont plus florissants. Il faut se donner du temps pour construire sa réussite et capitaliser sur son expérience.

CY : Voudriez-vous citer des modèles féminins qui vous inspirent au quotidien ?
SC : Oui, il y en a plusieurs :
  • Michelle Obama,
  • Chimamanda Ngozi Adichie et Fatou Diom, qui ont apporté la sincérité de leur identité,
  • toutes les femmes dans le monde qui tous les jours font des choses anodines mais qui font que nous en sommes là aujourd’hui !

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